Résumé :
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Début des années 1950, en pleine montée de la Guerre froide, une réforme agraire et sociale voit le jour au Guatemala sous la présidence de Jacobo Árbenz. La United Fruit, une compagnie bananière étasunienne qui possède d’immenses terres en Amérique centrale, redoute que ces dispositions ne lèsent ses intérêts. Son poids économique est tel qu’avec l’aide d’un génial publiciste elle convainc l’administration Eisenhower de monter une opération mensongère justifiant une intervention armée contre le président guatémaltèque en l’accusant d’être à la solde de l’URSS.
Dans ce dernier ouvrage, empreint d’une sourde indignation, le grand écrivain péruvien (Aux Cinq Rues, Lima, Les Notes mai 2017) revendique une double écriture mélangeant documentaire historique et roman. Cette construction sophistiquée, qui joue avec la chronologie et submerge le lecteur par une avalanche de noms propres, ne s’éclaire que tardivement, ce qui brouille la compréhension du complot ourdi par la CIA. De plus, l’auteur ne faisant pas mystère de ses sympathies, les personnages réels ou imaginaires sont teintés d’un manichéisme discret. Lorsque le romancier reprend la main au milieu du livre, les personnages prennent de l’épaisseur et leur rôle est enfin explicité. Un récit complexe, inutilement labyrinthique, autour de ces « temps sauvages » qui ont cruellement marqué l’histoire de la petite république. (A.Lec. et A.-M.G.)
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