Résumé :
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Dans le grand Nord russe, Maria naît avec un pied bot, dans une famille de pêcheurs. La Révolution qui réprime sans pitié le peuple lui ôte son père, et une première famine l’éloigne des siens. Ses frères la vendent pour quelques poissons à sa marraine, Sérafima, qui lui apprend à lire et à survivre dans la nature. Après la mort de sa protectrice, Maria échoue dans un orphelinat à Leningrad où, en 1941, elle endure le blocus imposé par les Allemands.
Dimitri Bortnikov (Face au Styx, Les Notes février 2017), d’origine russe, a écrit en français ce nouveau roman où se mêlent la vie d’une jeune fille à qui rien n’est épargné et de sombres événements politiques. Avec une intensité rare, en jouant avec les onomatopées, l’auteur excelle à traduire les mille sensations que procure une nature souvent rude et hostile, au gré des saisons. La grande Histoire détermine tragiquement le destin des personnages, abîmés par les guerres ou les famines mais courageux et résilients. Sont évoqués non sans ironie les mensonges et la propagande d’une Révolution qui se veut grandiose. Au-delà du portrait d’une héroïne au coeur simple et d’une admirable abnégation, le roman vaut aussi par le style qui met par écrit la langue parlée. D’un bout à l’autre on entend la voix de l’auteur et le résultat est magnifique. (A.K. et F.L.)
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