Résumé :
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Entre les années soixante et soixante-dix, Santiago, six ans, et ses parents quittent l’Argentine révolutionnaire pour l’Uruguay plus apaisé. Enfance, prémices de l’adolescence rythmés par trois séances hebdomadaires de psychanalyse (ses parents en font profession), école, amis, premiers désirs, telle est la vie aisée d’un enfant mutique. Comment faire parler ce douloureux silence ? En écrivant.
Ce récit très personnel, où autobiographie et autofiction se confondent pratiquement sans interruption ni dialogues, s’inscrit dans l’histoire de sa famille judéo-chrétienne déjà évoquée dans Le Ghetto intérieur (Les Notes septembre 2019). L’auteur essaie d’analyser son impossibilité à s’exprimer. D’où vient-elle ? Comment tracer les mots pour dire qu’en lui, tout bouillonne, tout est questionnement, autodérision et souffrance ? L’apprentissage exigeant de l’écriture – cette écriture puissante, vibrante scandée par des poèmes – et d’érudites références subliment les émotions et la sensibilité d’un écrivain expansif et parfois obsessionnel. Faut-il solliciter la mémoire et les souvenirs ? Interrogations, doutes, bousculent son paysage intérieur tandis que les tragédies politiques de cette Amérique du Sud vont signer le nouveau destin du héros en Europe. Et la nostalgie de cette enfance mystérieuse si difficilement et ardemment livrée ne le quittera plus. (A.C. et M.W.)
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