Résumé :
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Elle est revenue dans sa ville côtière bretonne, la jeune et jolie Laura, après quatre années passées dans la capitale à faire des photos de mode – ou autres, moins avouables. Son père, ex-champion de France de boxe qui a connu son heure de gloire, est maintenant chauffeur du maire. Il demande à son patron d’aider sa fille à trouver logement et travail. La suite ne se fait pas attendre…
Tanguy Viel (Icebergs, Les Notes novembre 2019) surfe avec brio sur la vague #MeToo qui vise en particulier les hommes publics pour agressions sexuelles. Son roman prend la forme d’un long monologue, déposition de la plainte de Laura auprès du commissariat qu’elle fait à la troisième personne avec une distanciation remarquablement efficace qui dévoile progressivement la personnalité et les agissements des principaux protagonistes – elle, son agresseur le maire, son père, son employeur, le directeur de casino ami du maire. L’excellent style allusif et subtil narre les faits et épouse les pensées des deux héros, elle mi-naïve, mi-consentante, lui, prédateur soumis à ses pulsions, froid mais poli, sans que l’auteur se départisse d’une neutralité qui donne tout son poids à cette sordide histoire. Un plaisir de lecture glaçant. (L.K. et A.Be.)
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