Résumé :
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À partir de photos, Checca retrace sa vie passée et celle de sa famille. Sa mère a huit ans lors de l’assassinat de Mussolini et elle assiste à des affrontements politiques sanglants dont Padoue, où elle vit, est l’épicentre… Puis ce sont les Années de plomb, les Brigades rouges et leur lots d’assassinats, dont celui d’Aldo Moro. Son père travaille pour un mafieux important. Et, à huit ans, justement, Checca est victime d’une tentative de viol qui l’obsèdera toute sa vie. Mais, un jour – elle est adolescente – son père la voit tenir la main de son amoureux… C’est alors un déchaînement de violences inouïes auxquelles sa mère et ses frères assistent impuissants. Elle se résigne à fuir.
Simonetta Greggio (Elsa mon amour, Les Notes novembre 2018) poursuit « son autobiographie de l’Italie » commencée avec Dolce vita et Les Nouveaux Monstres. Mais elle y entremêle le récit de sa propre vie et de celle de sa famille prises « dans les ronces de l’Histoire ». Colère et amertume dominent dans ce roman à la structure éclatée, aux phrases courtes et sèches. L’auteure dénonce le « fascisme » qui ravage encore l’Italie contemporaine : fascisme public avec la corruption et la violence qui gangrènent le système politique, mais privé aussi… car la femme n’est rien. Violences sexuelles et masculines – un amour fou mais trouble du père – sont la règle dans une Italie violemment antisémite et colonialiste, et qui la condamnent, elle, à errer hors de sa patrie tant aimée. Un récit impressionnant. (C.M. et A.Be.)
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