Résumé :
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Voici Alexis, médecin dévoué, homosexuel, quarante ans. Voici Victor Meyer, beau blond de vingt-huit ans, joueur de hockey. Et Julia, trente-quatre ans, mère de deux jeunes enfants, femme battue. Et Jean-Louis, soixante-trois ans et sa femme Catherine, affables retraités. Et Serge, quarante ans, VRP fatigué. Et Manon, Leila, Hugo, Dylan et Enzo, tous bons copains de dix-neuf ans. Et le mystérieux Giovanni Messina, vingt-sept ans ; il semble devoir jouer un rôle funeste dans le drame qui se prépare. Tous voyagent dans le train de nuit Paris-Briançon. Et l’on comprend très tôt que ce voyage ordinaire va bouleverser leurs existences.
Philippe Besson (Le dernier enfant, Les Notes mars 2021) présente d’abord ses personnages, en courts chapitres, avec les détails qui leur donnent vie. Puis il explore l’atmosphère si particulière du huis-clos d’un train de nuit : estimations mutuelles silencieuses, conversations prudentes qui ne tardent pas à se délester des réserves habituelles, rapprochements inattendus, liens qui se nouent… Avec une satisfaction un brin perverse, insidieusement, il joue en même temps les Cassandre, annonçant en courts chapitres intercalaires que les choses ne vont pas tarder à se gâter. En effet, l’accident survient, terrible, et, sur le même ton, avec la même tranquillité, sont décrits les blessures atroces, le chaos meurtrier, l’affolement. L’exercice de style est réussi, il n’invite pas au voyage… (M.W.)
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