Résumé :
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À la frontière turque, Bérénice, une jeune archéologue française, prend livraison de bijoux romains sortis clandestinement de tombes sur des chantiers de fouille en Syrie. Elle échappe à un attentat, se retrouve dans un camp de réfugiés où elle recueille une fillette. À Idlib, Asim, pompier fossoyeur, et sa soeur Taym, avocate et activiste, sont pris au piège du soulèvement syrien contre le régime d’Assad. Taym est décapitée par les hommes de l’État Islamique qui terrorisent la population. Elle a pu laisser une clé USB à son frère en fuite. Devenu faussaire, celui-ci organise un réseau de faux passeports syriens.
Ce premier roman de Julie Ruocco est d’abord un témoignage vibrant sur les dix années de guerre qui ont détruit la Syrie depuis 2011, après le printemps arabe, jusqu’à 2019 où un semblant de paix semble établi sur un territoire dévasté. La cruauté avec laquelle opèrent les combattants de l’armée djihadiste est montrée sans complaisance. Le cadre historique s’enrichit de références à l’Antiquité hellénistique, dont l’auteure maîtrise les codes fondamentaux. Ses personnages, bien vivants, pourraient s’enraciner dans les légendes orchestrées par Eschyle. Les Furies, les Érinyes romaines, sont les déesses de la vengeance, aux têtes hérissées de serpents fabuleux. Le roman, un peu trop étiré, s’achève sur un discours militant, l’appel à la justice internationale, à la condamnation des crimes de guerre. (M.Bi. et C.-M.T.) &&
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