Résumé :
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Nés en Italie de parents angolais réfugiés dans ce pays, le frère et la sœur vivent dès leur enfance dans la précarité. Ils souffrent de la séparation de leurs parents, de l’hostilité de l’amant blanc et raciste de leur mère qui les confie à leur géniteur ; ils ne la reverront jamais… C’est une autre souffrance que la découverte de l’homosexualité de leur père, dépressif et incapable de gagner sa vie. Dans le quartier « ethnique » où est reléguée la famille, le jeune garçon, surnommé Zéro par ses copains, en butte au racisme des Italiens, va nouer des amitiés indéfectibles.
Antonio Dikele Distefano sait de quoi il parle puisqu’il a la même origine que son jeune narrateur. « Invisible » celui-ci ? Dès sept ans, il comprend que se rendre transparent est la seule solution qui s’offre à lui pour exister dans un pays où l’intégration est impossible. Abandonné par sa mère, rejeté par l’Italie qui lui refuse la nationalité – à laquelle il a pourtant droit –, victime de l’arrogance parfois inconsciente de « l’homme blanc » et des préjugés qui rendent impossible toute promotion sociale, il dresse un constat d’échec total. Amer et vindicatif contre les Blancs qui ne voient que sa négritude et, pour ce, le maintiennent dans la pauvreté, il dénonce son enfance saccagée. Un livre terrible et dérangeant que contredit pourtant la brillante réussite de l’auteur, spécialiste de rap. Invisible a inspiré la série Zéro produite par Netflix. (C.M. et A.Be.)
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