Résumé :
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« Il faut qu’on parle de papa »… son frère Olivier l’appelle du village de montagne où il habite à côté de son père vieillissant. Isabelle, après plusieurs années d’absence, décide à contre-coeur de faire l’effort d’y aller. Elle a souffert toute son enfance de la froideur de ce père guide de haute montagne, de ses emportements colériques, de ses cris au milieu de la nuit. Elle a toujours cru qu’il ne l’aimait pas malgré quelques anecdotes qui disent le contraire. Atteint de la « maladie de l’oubli », il a maintenant des absences mais raconte à ses enfants le traumatisme de sa jeunesse qui explique son comportement.
Une thérapie pour exorciser les fantômes de l’enfance, pour s’affranchir d’un père cruel ? Gaëlle Josse (Une femme en contre-jour, Les Notes avril 2019) dit elle-même que ce roman est le plus personnel qu’elle ait écrit. La narratrice interpelle son père, d’une écriture ciselée, puissante et envoûtante. Ce monologue intérieur s’adresse aussi à sa mère et à son frère. Le résultat est poignant, triste, à la surface des choses, et pleure sur un passé heureusement révolu. Malgré un désenchantement évident dû aux blessures de la vie, on devine une note d’espoir et de rédemption. Le plus remarquable reste le style, beau, poétique et touchant. Le coup de théâtre de la fin explique le personnage mais n’enlève rien à la noirceur du monde. Une belle et lancinante complainte. (V.A. et P.L.)
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