Résumé :
|
Deux monstres sacrés : Giacometti et Bacon. Une peintre londonienne, Isabel Rawsthorne, femme très libre à la beauté foudroyante. Elle est un temps l’amante du premier, partage les frasques du second, elle est leur modèle amie, leur muse. Ces trois « Ardents » traversent la deuxième moitié du XXe siècle, dans une complicité mutuelle, chacun avec sa propre vision artistique.
Patrick Grainville (Les yeux de Milos, Les Notes février 2021) écrit une biographie romancée aussi intense et fiévreuse que ces trois tempéraments d’exception. Nous pénétrons au cœur de la création : les ateliers et surtout les œuvres : les sculptures hiératiques de l’artiste exigeant et tourmenté, les tableaux ô combien transgressifs qui « vrillent les nerfs » du dandy noceur londonien, les peintures floutées et « embuées » de l’inspiratrice peintre férue de nature. En toile de fond se mêlent les événements marquants de l’époque et ses figures majeures artistiques, intellectuelles et politiques. Les images défilent fortes et si justes : une scène fondatrice de chasse au renard (animal récurrent du récit), les amours multiples de la muse, la dégaine rocailleuse du sculpteur, les excès en tous genres du peintre anglais. L’écriture virtuose, parfois tortueuse, capte au plus près ce trio unique et son entourage dans un tourbillon exubérant de liberté, de sensualité et de vie créatrice. (A.-M.Gi. et M.-N.P.)
|