Résumé :
|
Une bourgade dalmate, peu après l’indépendance de la Croatie (1995). À l’épicerie-bar, les conversations des joueurs de cartes vont du comportement d’une veuve joyeuse très convoitée à la révélation de la jeunesse dissolue du curé, un alcoolique repenti. En fond sonore, un pochetron invalide de guerre que personne n’écoute lit tout haut la rubrique faits divers du journal local. Pendant ce temps à l’église, la jeune et riche Tatjana se confesse. Le prêtre tente difficilement de repousser ses avances : est-ce pécher que de penser aux hommes quand on est veuve ?
Moins réussi que Miracle à la combe aux Aspics, ce tout premier roman du Croate Ante Tomić souffre de sa longueur, même si l’énergie de l’écriture et la truculence des personnages anticipent les qualités de son deuxième ouvrage. Ici, on se croirait au théâtre, devant une farce villageoise généreuse en quiproquos, chassés-croisés amoureux et embrouillaminis. On rit, mais derrière l’exagération et le trop-plein satirique, se lit aussi la description d’un pays ravagé par la guerre, où la débrouillardise et la compromission font office de courage citoyen. Aucune institution (église, armée, gouvernement) n’est épargnée. Le ton est moqueur, sans concession pour personne, presque méchant quand l’auteur s’en prend aux plus machistes de ses personnages. Un vaudeville farfelu et irrévérencieux. (T.R. et S.H.)
&&&
|