Résumé :
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1975. Kirabo, douze ans, vit heureuse dans le village ougandais de sa tribu entre sa nombreuse famille, sa meilleure amie et son amour secret, un jeune garçon riche et anglophone. Elle est choyée par ses grands-parents, mais son père, souvent absent, travaille à la capitale où il a une femme et deux enfants. Elle s’interroge sur l’identité de sa mère qu’on lui cache et va consulter une vieille que sa grand-mère déteste, mais avec qui elle semble avoir des liens forts et mystérieux…
L’histoire de Kirabo, de son père et de ses grands-parents, s’étale entre les années 30 et 80 en une fresque flamboyante, avec à l’arrière-plan les années Amin Dada – enlèvements, crimes, guerre contre la Tanzanie – et le protectorat britannique qui y fit suite. La confrontation que l’auteure (Kintu, Les Notes octobre 2019) fait entre le système patriarcal et la « modernité » y est rendu avec humour et sans manichéisme (n’est-ce pas le grand-père qui pousse Kirabo à faire des études ?). Coutumes, religions dont animisme (notre Kirabo est habitée par un dédoublement de personnalité), rôle de génitrices assigné aux femmes, sexualité, etc. se mêlent à une galerie de beaux portraits et à des rebondissements pleins d’allant, traversés par le regard lucide et la plume savoureuse de l’auteure. Épais roman épatant, vivant et riche. (L.K. et M.-N.P.)
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